Vengeance et Délivrance. [libre]

Les feuilles tombaient sur le sol déjà recouvert d'une légère couche de neige. Les arbres se dénudaient peu à peu de couleur, seuls les majestueux sapins continuaient à flamboyer les alentours avec leur feuillage d'un vert foncé étincelant. Des empreintes d'animaux marquaient la poudreuse d'une trace qui semblait se poursuivre sans fin jusqu'à ce que le vent balaye toute trace de passage. L'hiver approchait et commençait en cette fin d'automne à se faire sentir rudement. Les températures devenaient glaciales et chutaient brutalement pendant la nuit. Cette nuit sombre et obscure qui semblait s'éternisait bien après l'aube. Les faibles lueurs du soleil offraient un contraste peu rassurant par rapport au blizzard. Ce même blizzard qui s'engouffrait dans les plateaux sibériens et marquaient les animaux qui tentaient de survivre en cette ère polaire. Les animaux se mettaient à hiberner après avoir fait des réserves de graisse, certains se tapissaient dans leur tanière tandis que d'autres n'hésitaient pas à affronter le froid pour tenter d'attraper une maigre pitance après avoir passait un long moment à gratter le sol gelé en tentant tant bien que mal de rechercher une trace de végétaux ou bien encore de mousse. Le cas était tout juste un peu différent pour les carnivores qui traquaient leurs proies très longuement et pour finir ils ne leur trouvaient que la peau sur les os. Ces splendides prédateurs voyaient leurs peaux se ternir, leurs muscles saillants ressortaient encore plus sous l'effet de la maigreur. La faim ne leur laissait aucun répit, il devait s’enfoncer encore plus loin dans les terres pour trouver des proies, certains solitaires devenaient imprudent et s’approchaient des territoires humains, dont la ville. Mais tous être qui avait un goût du danger s’approcher de la ville, elle-même avait été plusieurs fois rodés autour des bâtiments quand l’hiver devenait rude. Il n’y a avait rien de désastreux à ramasser les déchets des hommes si on peut dire. Ils laissaient traîner tout et
n’importe quoi, un coup, elle avait été chanceuse et était tombé sur un bout de pâte de couleur jaune crème virant à l’orangée. Délicieux, la jeune louve n’avait alors pas compris que ce qu’elle venait d’avaler était une pancake et que les humains avaient pour habitude de recouvrir ce met de sucre ou de sirop d’érable, mais qu’importe. Quand la chaleur s’était fait sentir à travers de sa gorge et avait fini dans son estomac, le seul mot qui lui était venu avait été « miam ». Cet instant avait duré une seconde mais avait suffi à redonner assez de forces à la jeune louve pour commencer son voyage vers les
terres d’Ienisseï.


Je ruminais de sombres pensées depuis plusieurs jours, j’hésitais à me venger et me poser des tas de questions sur moi, sur ma famille, sur le bannissement de mes proches. Un calvaire que j’avais de plus en plus de mal à supporter. La louve d’avant que j’étais ne se posais pas tant de questions, elle préférait penser à des plans machiavéliques et elle agissait surtout. Cet ennui sombre me tuait de plus en plus, j’avais alors décidé de changer d’air en allant affronter l’ennemi à ma matière. Déjà, je souhaitais faire un repérage des lieux, savoir dans quoi j’allais m’embourber avant d’attaquer. Les terres des loups étaient immenses, et trouver leur camp, mon but, ne serait pas une mince affaire. Comme on dirait, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais je comptais surtout ma stratégie pour arriver là-bas sans trop me fatiguer. Mon plan : traverser les montagnes, longer les Monts Saïan puis m’enfoncer vers le sud dans la taïga. Je savais que le camp de la meute était par là pour avoir tué un vieux loup qui connaissait
la meute. Pas de pitié et après tout, il ne faut jamais laisser de témoins en vie. Personne ne m’arrêterait, pas cette fois. Et si une patrouille se montrerait, le plan A est très simple : on tue tout le monde et on
continue son chemin. Cela ne faisait aucun doute que je tomberai sur des loups de la meute qui tenteront de savoir ce que je fais chez eux, et alors que dire : Oh, c’est très simple je fais un petit repérage des lieux avant de tous vous tuer. Non, voyons un peu plus d’originalité quand même. Mais ce moment n’était
pas encore présent, déjà deux jours que j’avais traversé les montagnes et maintenant je m’enfonçais au cœur de la taïga, je n’avais pas le choix. Une chose que j’espérai, j’aimerai que le territoire soit un peu moins monotone que celui de mon trajet. Je n’avais fait que de voir des monts au flanc gris, des passages escarpés et des ravins aussi. Un voyage inoubliable où j’avaisdécouvert des passages insolites. Tiens maintenant je me mettais à faire de l’humour, on aura tout vu. Je laissai échapper un rire faux qui retentit quelques secondes dans le plateau avant de se faire étouffer par une légère brise. Pour les proies, je n’avais manqué de rien cela ne me dérangeais pas de me servir chez l’ennemi, mais ce maigre gibier n’avait que la peau sur les os. Un point encore qui m’agaçait, on n’était qu’à la fin de l’automne et déjà les animaux, ou plutôt les victimes des prédateurs, disparaissaient. A moins qu’elle ne jouait à cache-cache. Dire que les alentours ne changeaient pas, il n’y avait que de la neige à l’infini autour de moi. La neige, par ici, tombait plus vite et l’air sentait le froid sans doute en raison de la présence du lac Baïkal à côté. Mon visage se tordit d’une grimace tandis que mes pattes foulaient plus profondément la poudreuse qui recouvrait la glace dure qui était enfouie bien en-dessous. Je soupirai, ce que je souhaitai pour le moment, c’est une chose : de l’action ! Je voulais de nouveau faire mordre la poussière à mes assaillants, planter mes crocs dans leurs gorges et répandre le sang dans la neige. Mais malheureusement pour moi, et heureusement pour les autres, je n’avais croisé personne depuis longtemps, les lieux étaient complètement désert, vidé de toutes âmes innocentes. Rageusement, j’accélérai l’allure, je voulais courir encore plus vite et découvrir ce que faisais mes ennemis, cela devenait mon seul but. J’en faisais une sorte d’obsession folle où la haine m’habitait. Mais ici, qui m’entendrait ? Il n’y avait personne, je pouvais laisser sortir ma rage tant que je voudrai, cela ne finirait pas à me calmer, car ce que je voulais c’est un être où j’y pourrai planter mes crocs. Et la suprême de cette victime serait évidemment Oukhta…